Le Cantilien

jeudi 28 août 2008

Château de Pierrefonds

Le château de Pierrefonds est un imposant château fort situé à Pierrefonds à la lisière sud-est de la forêt de Compiègne, au nord de Paris, entre Villers-Cotterêts et Compiègne, dans le département de l'Oise.

Le château de Pierrefonds présente la plupart des caractéristiques de l'ouvrage défensif du Moyen Âge. Il est classé monument historique depuis 1848, et géré par le Centre des monuments nationaux[1].
Entrée principale.
Entrée principale.

Le château en Juillet 2008.
Le château en Juillet 2008.
Sommaire
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* 1 Histoire
o 1.1 XIVe siècle
o 1.2 XVIIe siècle
* 2 XIXe siècle
o 2.1 Un monument à redécouvrir
* 3 Médias
* 4 Notes
* 5 Galerie
* 6 Voir aussi
o 6.1 Articles connexes
o 6.2 Liens externes

Histoire [modifier]

Au XIIe siècle, un château s'élevait déjà au lieu-dit « Le Rocher » de Pierrefonds. On suppose qu'il était à l'origine uniquement composé de bois, comme les tout premiers château fort du Moyen-Âge.

XIVe siècle [modifier]

Trois siècles plus tard, en 1392, le roi Charles VI érige le comté de Valois – dont Pierrefonds fait partie – en duché et le donne à son frère Louis d'Orléans. Ce dernier offre le premier château aux Sœurs de Saint-Sulpice et, de 1393 à sa mort en 1407, fait construire un nouvel édifice par l'architecte de la cour, Jean le Noir, à l'emplacement actuel.

XVIIe siècle [modifier]

En mars 1617, dans les débuts troublés du règne de Louis XIII, le château est la propriété de François-Annibal d'Estrée (frère de la belle Gabrielle d'Estrée), membre du « parti des mécontents » mené par Henri II de Bourbon-Condé, prince de Condé. Le château est assiégé et pris par les troupes envoyées par Richelieu, secrétaire d'État à la guerre. Son démantèlement est entrepris mais n'est pas mené à son terme en raison de l'ampleur de la tâche. Les ouvrages extérieurs sont rasés, les toitures détruites et des saignées sont pratiquées dans les tours et les courtines.

XIXe siècle [modifier]
Vue des ruines du château avant sa restauration.
Vue des ruines du château avant sa restauration.

Vue du château vers 1910.
Vue du château vers 1910.

Vue générale du château en 2004.
Vue générale du château en 2004.


Le château restera en ruines pendant plus de deux siècles. Napoléon Ier le rachète en 1810 pour moins de 3 000 francs. Au cours du XIXe siècle, l'engouement pour le patrimoine architectural du Moyen Âge le fait devenir une « ruine romantique » : en août 1832, Louis-Philippe y offre un banquet à l'occasion du mariage de sa fille Louise avec Léopold de Saxe-Cobourg Gotha, premier roi des Belges. Comme d'autres artistes, Corot représente les ruines à plusieurs reprises entre 1834 et 1866.

Le prince président Louis-Napoléon Bonaparte le visite en 1850. Sur les conseils de Prosper Mérimée, Napoléon III, devenu empereur, demande en 1857 à l'architecte Eugène Viollet-le-Duc d'entreprendre sa restauration.
Une anecdote raconte que l'empereur hésitant entre la restauration du château de Pierrefonds et celle d'un autre château, Eugénie Bonaparte lui proposa un tirage au sort, dont sortit le nom de Pierrefonds. Et pour cause : pour satisfaire sa préférence, elle aurait écrit ce nom sur les deux papiers du tirage.
Il n'est alors question que d'une simple remise en état des parties habitables (donjon et annexes), les ruines « pittoresques » devant subsister pour le décor. En 1861, le projet prend de l'ampleur : le souverain désire cette fois-ci en faire une résidence impériale, le château doit donc être entièrement recontruit. Les travaux, qui auront coûté cinq millions de francs de l'époque (dont quatre millions ont été prélevés sur la liste civile de l'Empereur), seront arrêtés en 1885, six ans après la mort de Viollet-le-Duc. Le départ de Napoléon III interrompra la reconstruction. Faute d'argent, la décoration des salles reste inachevée.
Salle des Preux.
Salle des Preux.

Cour d'honneur du château vers 1910
Cour d'honneur du château vers 1910

Viollet-le-Duc fera pour l'intérieur un travail d'invention et de re-création beaucoup plus que de restauration. Il imaginera comment aurait dû être le château, sans se baser sur l'histoire stricte de l'édifice. La cour intérieure avec ses galeries Renaissance, tout autant que les peintures polychromes d'inspiration médiévale témoignent de son éclectisme et de sa liberté d'interprétation.
On reconnait par contre dans l'architecture extérieure son excellente connaissance de l'art castral du XIVe siècle.[2] L'architecte s'offrira cependant dans le parc et les fortifications un éventail éclectique des constructions défensives des autres époques. Demeurant au pied du Château dans la "tour Viollet-le-Duc", l'architecte a laissé libre cours à une inspiration très personnelle. Il a même croqué son chat, qui se retrouve en fonte sur les toits du château.
Ce travail n'est pas sans rappeler celui effectué par Viollet-le-Duc au château de Roquetaillade.
Mort avant la fin du chantier, c'est son gendre qui terminera la reconstruction, bien que le château ne soit déjà plus habité

Si ses détracteurs lui ont reproché cette réinvention d'une architecture néo-médiévale, qui prenait de larges libertés avec la vérité archéologique, Viollet-le-Duc a fait montre dans cette reconstruction d'un exceptionnel sens de l'élévation et de la volumétrie et d'une incontestable sensibilité du site.[3]

Un monument à redécouvrir [modifier]

Au terme d'une période de désaffection qui a vu diminuer le nombre de ses visiteurs (100 000 en 2000), le domaine est dirigé depuis 2003 par l'énergique [réf. nécessaire] conservatrice Isabelle de Gourcuff. La galerie des gisants a fait l'objet d'une nouvelle scénographie après l'affectation définitive des sculptures en plâtre provenant, pour la plupart, de la nécropole de la basilique de Saint-Denis.[4]
Représentant des personnages étroitement liés à la monarchie française, elles avaient été commandées par le roi Louis-Philippe pour le Musée national du château de Versailles.
D'autres parties du château sont réouvertes, dont l'exposition de la collection Monduit, en cuivre martelé. Le parc, de son côté, fait l'objet d'un programme de restauration, la construction d'engins de siège y est en cours.

Le domaine peut être visité gratuitement comme quatorze autres monuments nationaux du 1er janvier au 30 juin 2008.

Médias [modifier]

Le château sert fréquemment de lieu de tournages de films: Les Visiteurs (1993), Jeanne d'Arc (1999), etc.

Notes [modifier]

1. ↑ Pierrefonds sur le site du Centre des Monuments nationaux
2. ↑ Viollet-le-Duc était un ancien militaire, auteur d'ouvrages reconnus sur les fortifications.
3. ↑ Des qualités que l'on retrouve par ailleurs dans deux autres reconstructions majeures: la cité de Carcassonne et le site de Vézelay.
4. ↑ Scénographie Hélène Richard et Jean-Michel Quesne Article de Michèle Leloup dans L'Express du 3/08/2006

Galerie [modifier]
Information Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.

Vue des ruines du château avant sa restauration.


Plan du château actuel.


La tour nord-est restaurée.


L'entrée principale vue depuis la cour extérieure.


Le château et le lac.


Entrée principale.

Cour intérieure.


Cour intérieure.


Cour intérieure : le donjon et l'escalier à vis.


Cheminée.




Détail de boiserie.




Vue depuis le château.


Crypte.


Panorama de la cour et de l'entrée.

Voir aussi [modifier]

Articles connexes [modifier]

* Description du château de Pierrefonds par Eugène Viollet-le-Duc

Liens externes [modifier]
commons:Accueil


Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur le château de Pierrefonds.

* Site officiel du Château de Pierrefonds
* Le château de Pierrefonds sur www.casteland.com
* Article et photos sur le château de Pierrefonds
* Diaporama sur le château de Pierrefonds

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